Le pouvoir créateur


Le pouvoir créateur est l'énergie de vie que porte tous les règnes de la Création, et partant celui de l'Humain. C'est l'outil essentiel qui permet d'oeuvrer en toute liberté à notre accomplissement.

Le pouvoir créateur de l'artiste
Le pouvoir créateur - Oeuvre de l'artiste Mustapha RAYTH


L'être créateur, appelée autrement l'entité créatrice, porte l'énergie de la Création et son secret. La raison de Sa présence nous dépasse, mais nous la pressentons comme essentielle.
L'être créateur est notre guide intérieur, dont la mission consiste à nous permettre de réaliser notre voyage spatiotemporel en toute conscience.
Ce voyage spatiotemporel est une sorte d’expédition, voire de pèlerinage symbolique, à travers les cinq étapes qui jalonnent le processus de la Création : minéral, végétal, animal, humain et... divin. Ces étapes correspondent dans l’ordre à celle de notre croissance spirituelle.
Chaque étape comporte également cinq niveaux de conscience qui vont également du minéral au divin. Et chaque niveau détient un pouvoir de conscience dont la maitrise permet de passer au niveau suivant. L’étape ultime étant réservée à l’initié qui accueille et assimile les pouvoir propre à chaque étape. La seule compréhension de ces cinq pouvoirs créateurs ouvre la voie authentique de la créativité dans toute la splendeur de sa dimension spirituelle.
L'Être créateur agit en chacun d'entre nous. Il est notre guide spirituel et le représentant de la partie la plus mystérieuse en nous.

Sur un plan horizontal
Nous sommes de toute évidence à l’étape humaine du développement des cinq règnes. Nous ne sommes pas accomplis comme les autres règnes, mais en voie de l'être.

Sur un plan vertical
Il semblerait que l’Humanité se situe globalement entre le règne animal et le règne humain. Elle aspire à se libérer des vestiges d’animalité qui lui collent encore à la peau pour s’accomplir pleinement dans son humanité, c'est-à-dire l’amour et toutes les vertus qui le caractérisent (bienveillance, partage, bonté, etc.). Seule une minorité d’entre nous parvient à transcender ses résidus d’animalité qui nous poussent, au-delà de notre masque de sociabilité et de gentillesse, à avoir des comportements empreints à l’animal. Quant à ceux qui oscillent entre le plan humain et divin, ceux-là font parties des élus de ce monde. Je crois que c’est grâce à la puissance de leur présence à l’amour universel que le monde maintient un équilibre de survie.
Je peux être effectivement à l’étape humaine, c'est-à-dire dans l’amour et la paix et revenir temporairement à une étape précédente pour moult raisons suscitées par les besoins de la vie (pour mon évolution) dont le mouvement spatiotemporel m’échappe. Ainsi, je peux être subitement touché par la grâce divine et revenir brusquement à l’étape minérale où je me trouvais précédemment, pris de nouveau par la tourmente des forces chaotiques qui caractérisent cette étape. La vie me donne à goûter le miel de l’étape ultime pour me permettre de patienter et nourrir avec humilité la foi en ma transcendance.
Bien que nous fassions tous partie de l’espèce humaine, nous ne sommes pas tous au même niveau de réalisation.

Les personnes qui œuvrent laborieusement à des fins de pouvoir personnel (activité temporelle intensive dans le seul but de capitaliser ou de régner) sont comme des guerriers archaïques (imaginez-les, par exemple, munis d’une sagaie et d’un bouclier) qui passent leur temps à chasser sans pitié le gibier dans la jungle du monde moderne. Ces personnes subissent l’énergie du règne animale. L’égo les domine en dépit d’une éventuelle apparence humble et modeste. Nombre d’entre nous agiraient pareillement à leur place.
Tous les êtres humains traversent les cinq étapes des règnes de la création durant leur voyage terrestre, à des niveaux différents de conscience (cinq niveaux). Nous portons tous au fond de nous, de façon consciente ou pas, l’aspiration d’atteindre l’étape de développement ultime, c’est à dire l’adéquation totale avec notre Être créateur (le Soi).
Chaque étape du processus de la création, recèle un pouvoir créateur spécifique. La maitrise de ces pouvoirs ouvre le champ de la pleine conscience à sa réalité créatrice. C’est ainsi que se nourrit et grandit l’artiste pèlerin (l’artiste-guérisseur ou le chamane, si tu préfères) qui sommeille en chacun d’entre nous.
1. Le pouvoir créateur du règne minéral
Le lâcher-prise
Au commencement, Il y a peut-être une volonté agissante qui dépasse l’entendement et l’imaginaire de l’être humain. Je la nomme : Mystère de la création. Source d’énergie primordiale qui a décidé de se manifester, limitant l’accès à son mystère par ce que les scientifiques ont nommé big bang. Les uns parlent d’explosion, les autres d’une immense boule d’énergie en expansion où le temps n’existerait pas encore. Une boule rayonnante semblable à unue matrice innomable. Naissance de l’univers galactique. De notre galaxie. De notre système solaire. De notre planète. Un univers dont tous ses composants seraient formés autour d’un centre et de couches périphériques. C’est la première étape du voyage au coeur de la création.
L’étape du minéral représente l’énergie brute de la création.
L’accueillir implique d’abord la volonté puis l’audace du lâcher prise avec ses peurs.
J’ai associé l’étape du minéral à la manifestation matérialisée de l’énergie créatrice à l’état brut. Une manifestation qui se serait réalisée dans une expansion ou une déflagration supposée, qui dépasse l’entendement humain. Je crois que nous en portons les vibrations, et son mouvement aléatoire, pour ne pas dire chaotique, nous perturbe et génère des turbulences existentielles, dues en parties au fait que nous y opposons une résistance. Voilà pourquoi, il importe d'apprendre progressivement à lâcher prise avec les résistances aux forces naturelles de transformation qui agissent en moi à l'état brut, et m'insufflent l’énergie créatrice primordiale. La turbulence ressentie par ces forces chaotiques qui remontent à la création de l’univers et peut-être même avant, agit au plus profond de moi et se manifeste par un comportement impulsif. Pulsion de vie et de mort. Toutes deux liées au mystère de la création. Au souffle cosmique. Au chaos originel et le tourbillon énergétique de la création qui me propulse encore et toujours vers l’avant.

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Suis-je une simple étincelle, un fragment de cette gigantesque déflagration originelle dont je porte la mémoire ? Suis-je une sorte de météorite animé de vie et lancé dans une trajectoire inconnue dont chacun souhaite connaître la cible ?
Le modelage de la matière se poursuit, activé par le souffle inépuisable de l’énergie créatrice primordiale qui continue d’agir. Mouvement, son et lumière participent à l’achèvement de l’œuvre. Lorsque je sens les vibrations de cette énergie agir fortement en moi, c’est bon signe. C’est signe qu’une transformation s’annonce.
Aucune décision importante ne doit être prise à ce moment là. Je m’assois ou m’allonge, pose mes livres et calme mes pensées. Mon champ de conscience s’élargit de lui-même dès que je cesse toute forme de résistance aux forces inexorables de transformation. Quand je cesse de m’accrocher à mes peurs qui ne sont qu’illusion.
Me voici donc entraîné aux confins de la cosmogonie dont la mémoire cellulaire porte encore la trace de l’implosion-explosion chaotique du big bang et de son expansion.
L’astronomie, l’astrologie et tout ce qui a trait au ciel et au cosmos m’intéresse. Je suis une sorte de météorite, un projectile de l’acte originel propulsé par l’énergie créatrice. Toujours en mouvement. La scène se revit symboliquement dans mon création temporelle avant de me transporter dans la conscience de ma masse atomique, animé par l'énergie créatrice de vie. Je suis traversé par un discours qui fuse sans retenue et encombre ma tête. Mes agissements sont désordonnés. Je n’arrive pas à prendre de décision.
Tout va trop vite autour de moi. Je me sens dépassé par ce qu’il m’arrive. Je suis désorienté. Avec l’impression d’avancer à l’aveuglette. Une danse chaotique rythme la réalisation de mon œuvre terrestre. J’ai peur de tomber. Je tombe. Je me relève, je retombe… Je me sens perdu. Je dois accueillir le souffle de vie, respirer profondément. Je sais que ma souffrance naît des résistances à ces forces. Je n’ai guère d’autre choix que celui de faire confiance au mystère de la création. Telle est l’unique décision à prendre : Lâcher prise…
1. Message de conscience
J’éprouve des difficultés paralysantes à prendre des initiatives pour matérialiser mes rêves et projets, pourtant nombreux. Je me sens créatif mais ne sais pas accueillir cette force qui me fait tellement peur que je n’ose croire possible qu’elle puisse être salutaire pour moi. Du coup, j’ai tendance à me déprécier et me dévaloriser. A me sentir souvent en insécurité. A paniquer au point de devenir lâche. A fuir ou à trahir malgré moi. A rester dans mes acquis. Ma peur de l’inconnu, de la vie, masquée par des attitudes faussement humbles, a généré des déformations physiques et psychiques qui voilent la face de ma réalité temporelle et spirituelle.
Je connais les résistances qui m’empêchent de me lancer ouvertement dans la vie. Je cesse de leur donner de l’importance. De chercher mille prétextes pour rester blotti dans ma chrysalide, pensant y être en sécurité. Allez, je laisse faire la vie. Besoin d’éclore. De sortir naturellement et librement de ma chrysalide. Et renaître tout simplement à la vie. Voir vraiment le jour. La lumière. Laisser l’énergie créatrice de vie me pénétrer et me faire jouir. Me féconder. Pour accueillir et apprécier enfin le fruit du mystère de la création. Orgasme suprême de l’acte d’amour entre l’esprit et la matière.
A présent, tous mes sens sont en éveil. Je suis prêt. Prêt à écouter l’appel à la vie. L’appel à la pleine incarnation de ce que je suis destiné à être vraiment, c’est à dire moi-même. Moult fois j’ai émis l’intention d’y répondre sans comprendre que je n’avais rien d’autre à faire si ce n’est de laisser faire. Voilà venu le moment juste qui se révèle dans un présent libéré des résistances. Je dépose mes peurs et m’assois sur la terre ferme, face au soleil, bien décidé à ne rien faire, rien décider. Je mets hors tension mon transistor intérieur et me connecte sur les ondes de l’amour. En direct. Sans antenne extérieure. Profonde respiration. Des sons et des couleurs, sans doute issus de ma vie intra utérine, me traversent en mouvement. Forte émotion de joie. J’écoute et sens la merveilleuse mélodie de vie qui palpite pour sa propre gloire. Que de belles émotions d’amour dans mon être ! Je saisis l’inutilité de fuir dans les incessantes et bruyantes occupations quotidiennes de mon mental, affairé à spéculer vainement sur la raison existentielle. Occupations qui étaient autant de dérobades pour différer le juste moment d’écoute de l’appel à ma renaissance. J’inspire profondément, prends soin d’ôter de la tête mon casque de carnaval. Je dégage bien mes oreilles et j’écoute…
J’écoute mon maître intérieur qui m’invite à voir les signes et symboles de la vie. A y être attentif. A les discerner. A les voir comme de simples repères dont le langage se clarifie dans une pleine présence à moi-même et me montre ainsi la voie à suivre. Ne pas laisser une autre réalité interférer avec ma réalité actuelle. Voilà où réside le secret du lâcher prise avec les peurs du passé. Il me suffit de les accueillir, sans les retenir. Les laisser s’envoler. Ce sont de petits nuages qui se dissipent avec l’arrivée du soleil.
Toute volonté de les retenir est désormais stérile. Elle est édictée par les peurs renvoyées par mon propre chaos. Des spectres issus d’une mémoire qui remontent peut-être très loin en arrière, lorsque je n’étais que poussière d’étoiles projetée par le souffle cosmique du big bang. Ces peurs lointaines ne m’empêchent plus de voir les données de ma réalité actuelle.
A présent, je vois clairement ma réalité telle qu’elle est. Il n’est pas d’autre réalité que ma réalité, me dis-je en leitmotiv. Voilà comment m’ouvrir à l’amour. Et de le ressentir comme l’énergie fondamentale de toute création. Seul l’amour génère la conscience d’être créateur de ma vie. Je garde les yeux bien ouverts et vois en pleine lumière les signes et symboles destinés à éclairer mon chemin de vie et à me nourrir.
Les sens en éveil, je savoure les petits plaisirs que m’offre la vie. Je me délecte avec gourmandise, sans culpabilité. Je me sers sans retenue, sans nul autre désir que celui de satisfaire librement mes besoins quotidiens et de jouir de l’instant présent. Et je jouis, encore et encore, des fruits de l’arbre de vie, libéré du sentiment de frustration héritée par une vaine volonté de vouloir contrôler ma vie.
A présent, la paroi de ma chrysalide est béante, nue, palpitante, m’invitant à entrer et sortir librement, mû par l’énergie créatrice de vie. Je respire profondément, ouvre les yeux, les mains et le cœur et lâche prise avec le mental. Je vois désormais la lumière et laisse derrière moi mon ombre qui n’est déjà plus qu’un mirage. Face au soleil, je lève les bras vers le ciel et revendique haut et fort : Je suis un être libre doté du pouvoir de création : Je crée ma vie.

2. Le pouvoir créateur du règne végétal
La deuxième étape du voyage
Elle ouvre sur le mystère de notre planète et de sa puissance énergétique liée au système solaire et au cosmos
La Terre est suspendue et stabilisée dans un mouvement circulaire avec d’autres planètes qui tournent autour du soleil. Tout ce qui se trouve à la surface de cette planète, les choses comme les êtres vivants ressentent cette énergie qui influe sur leur croissance. Cette énergie nous empêche également de tomber. C’est elle qui m’ancre à la terre par ce que l’on nomme la force d’attraction. La Terre est un grand aimant qui me magnétise et m’empêche de basculer dans le ciel.
L’étape du végétal se caractérise par l’ancrage, le ressourcement et la vitalité (force de croissance).

Je suis conscient du pouvoir de la Terre nourricière qui m'apporte tout ce dont j'ai besoin pour me nourrir, me ressourcer et co-créer avec elle.
Le pouvoir du végétal agit en moi et je l’accueille les pieds sur terre.
Une terre vivante et nourricière animée par une puissante énergie créatrice appelée nature ou vie. La vie donne naissance à moult espèces amenées à créer, cocréer et procréer à travers un écosystème, des cycles, des saisons et des lois complexes qui semblent être là pour toutes les espèces vivantes. Et particulièrement pour moi, l’être humain, doté d’une intelligence supérieure à toutes les autres espèces.
Je suis conscient du pouvoir de la nature dont j’en fais mon alliée.
Suis-je le libre héritier de cette nature ? Voilà une grande responsabilité qui me met en lien avec le mystère de la création à qui je crois parfois devoir des comptes, spéculant sans cesse sur l’omniprésence de Sa réalité créatrice dont le mystère originel reste matériellement inexpliqué. Ce n’est qu’à l’étape divine que j’accueillerai pleinement son mystère, devenu conscient d’être tout simplement Son secret. Pour l’heure, je me ressource auprès de cette nature. Je la découvre et l’explore, toujours aussi émerveillé par les parures infinies de sa beauté et de sa puissance créatrice. Une nature régénératrice qui alimente l’énergie de vie de mon corps et partant, de mon esprit. Une nature qui me passionne et dans laquelle je me reconnais. Tous mes sens sont en alerte à son contact.

Je me retrouve pleinement dans la nature que je ne sais pas toujours respecter, l’exploitant de façon impitoyable pour accroitre mon confort et flatter l’orgueil que suscite en moi cette intelligence mise égoïstement au service du développement de mes pouvoirs temporels. Je sais pourtant que les ressources de la nature vont en diminuant. Je ne m’en soucie guère et continue de malmener ma terre nourricière avec une arrogance démesurée. Voilà mon principal défaut. A ce stade de compréhension, la sincérité m’invite à ôter mes chaussures et arpenter humblement la terre, pieds nus.
Mandala land'Art

Je décide temporairement de m’éloigner des cités modernes et de toutes leurs formes de pollution qui asphyxient mon corps et mon esprit.
De m’écarter des aliénations qui me coupent de ma nature profonde, pompent mon énergie créatrice et me vident de ma réalité spirituelle. Je jette les clés de mon logis ainsi que mon masque de citadin et m’engage corps et âme au cœur de la nature, dans une campagne paisible où je peux enfin respirer à plein poumon l’air pur de la nature, le cœur verdoyant, le regard illuminé, les oreilles enchantées. Tous mes sens sont en éveil. J’inspire et expire profondément, sensible à l’énergie vivifiante de mon nouvel environnement. Je revis. Symphonie des saisons extérieures et intérieures. Ma réalité apparaît dans toute sa splendeur.
Je suis un élément aimant de la nature, conscient de sa préciosité et respectueux de sa générosité.
Je mets désormais mon énergie créatrice au service de sa préservation, en commençant par moi. Prendre soin de mon corps et de mon esprit, avec respect et générosité.
Me voici à présent au cœur d’une forêt, dans une vaste clairière qui m’offre une vue panoramique sur un paysage montagneux à souhait, debout au milieu d’une rivière. Les mains levées vers le ciel, les pieds ancrés fermement dans le sol, les chevilles caressées par le doux frémissement de l’eau, je respire. Je respire profondément. Si profondément que mes poumons s’élargissent et semblent sortir de ma poitrine. Je respire par les pores de ma peau et par tout ce que je suis.
J’embrasse la nature, le ciel et l’univers, devenu lucide sur l’importance fondamentale de l’air respiré, du souffle originel que le mystère de la création m’a donné de partager durant mon existence terrestre. Un nettoyage du corps et de l’âme s’opère, me libérant de tous mes nœuds hérités de mes vies passées et présentes.
Le pouvoir de guérison est là, dans la source extraordinaire de vivification qu’est la nature.
Dans l’accueil de toute la nature, je veux dire, ma propre nature. L’émotion est si forte que j’en pleure à gros sanglots. Des larmes d’amour qui rendent humblement hommage à dame Nature : Merci la vie.
2. Message de conscience
Face à l’étendue de liberté que m’offre ma profonde nature, j’écoute ma conscience profonde révéler ce qui alimente la douleur de mon sentiment d’oppression, de déracinement et d’errance. Sentiment entretenue par l’illusion qu’il existe une autre réalité que la mienne. L’enfant en moi doit grandir et cesser de trépigner avec impatience, croyant ainsi obtenir autre chose que ce que la vie m’accorde, fondamentalement juste. Je cesse de me renfrogner et de fuir comme un oiseau sauvage, au moindre claquement de main. Je ne suis menacé que par moi-même dans ce monde voilé par le spectre du chaos.
Je réalise que chacun de mes gestes reflète la réalité d’autrui. C'est-à-dire que l’autre est le miroir intime de ma réalité. Et dans toutes les saisons qui me traversent. Je vis pleinement chaque saison intérieure en harmonie avec celles de la nature environnante. J’écoute la force de vie qui m’anime et me libère de l’attitude subversive à l’égard de moi-même et du monde qui m’entoure. Il n’y a plus de révolte.
Je suis l’offrande soumise posée à l’entrée du temple. La voix du maître résonne dans le ciel étoilé de ma solitude. Je l’entends me parler et dire : Mes racines s’emmêlent, et mes branches aussi. Je ne pleure plus mon amour, je viens à la hâte te délier. La terre se raffine et le vent danse. La pluie et le soleil s’unissent et je croîs en paix.
J’enterre ma colère inconsciente d’être vivant, de ne pas avoir volontairement souhaité l’être, de croire que je n’ai pas été consulté. Je suis un élément désiré de la nature puisque je suis là. Je me désaltère à la source de vie, éclairé par les hautes aspirations que l’énergie créatrice alimente. Je vois et porte ma réalité dans le respect et la générosité de tout ce qui est en moi et autour de moi. Et que sont le respect et la générosité si ce n’est la reconnaissance que je suis le fragment d’un Tout ?
Face à ce Tout, je m’incline humblement et embrasse la terre qui frémit de désir sous les vibrations de ma tendre présence. J’offre mes doux baisers, imbibés de gratitude et de tendresse, à la nature qui m’accueille avec grâce. J’enlace l’arbre de vie et me nourris de ses fruits sacrés dans une reconnaissance infinie. Je suis vivant. Vivant !
J’arpente la terre sans autre attente que celle d’être là, bien vivant, bienveillant. Et durant un instant vidé de toute notion du temps, un instant qui a valeur d’éternité, je reçois un furtif baiser de la vie. Un frôlement de ses lèvres qui met en émoi tout mes sens, provoquant une puissante érection de tout mon corps et mon esprit. Un acte d’amour dont je saisis alors la réalité créatrice. Je respire paisiblement cet instant de grâce, me sentant à la fois léger et ancré. Je sais à présent que la vie offre le secret de son miracle dans chaque instant qui passe et n’ai finalement rien d’autre à faire que d’être là. D’accueillir et de cueillir ce qu’elle m’offre avec un respect et une générosité sans cesse renouvelées.
Quel bonheur de me sentir enfin là, libre, ancré à la terre et relié au ciel. Je trouve spontanément mon équilibre dans le sol et lance mon cri d’amour et de reconnaissance : Merci la vie !

3. Le pouvoir créateur du règne animal
L'énergie instinctive de vie
Mandala de stagiaire

Le cheminement à travers les règnes qui jalonnent le développement spatiotemporel de notre planète se poursuit.
J’entre à présent dans la vallée du règne animal. Bactérie, poisson, reptile, mammifère puis singe, mon évolution est passée par de longues étapes de développement qui ont donné vie à mon corps émotionnel et l’instinct de vie. Ce qui n’est guère suffisant pour atteindre l’aspiration profonde que je porte en moi, celle d’incarner pleinement mon humanité.
J’ai franchi la vallée du minéral et du végétal, conscient des pouvoirs légués par la puissante volonté du mystère de la création dont l’œuvre semble être là pour sa seule gloire. Je veux comprendre le sens de cette gloire et sais que cette compréhension ne me sera accessible qu’après avoir accueilli l’énergie animale qui me colle à la peau comme une sangsue et ralentit mon avancement.
A cette étape, la gloire ne m’est pas du tout accessible en raison des forces archaïques qui m’animent et que je dois amener à la conscience, c'est-à-dire les mettre en pleine lumière pour ne plus les subir et en avoir peur.
J’éprouve encore des difficultés avec ce règne qui génère en moi des comportements émotionnels débordants, se traduisant parfois par de l’agressivité, de la frustration, de l'avidité, de la jalousie, de l'entêtement.... Cela fait de moi un être spirituellement vulnérable. Voilà la porte d’entrée principale des peurs. Peur de la foudre, du ciel, de la terre et peur de la vie par opposition à la mort qui me fait horriblement trembler à sa seule pensée. Je vis donc dans l’urgence. Je n’ai jamais assez de temps pour porter assistance à autrui. Trop préoccupé par mes affaires temporelles qui sont ma seule sécurité. Peur de manquer. Peurs suscitées en partie par le spectre de la mort. J’éprouve de la difficulté à faire pleinement confiance en la vie et l’amour que j’associe spécifiquement à la vie familiale. A mon petit clan.
L'étape animale se distingue par une énergie de vie qui m'invite à me mouvoir et aller de l'avant explorer et conquérir le monde.

La maitrise du troisième pouvoir créateur, associé au règne animal, implique d’intégrer pleinement mon instinct de survie et de protection comme une énergie d’amour insufflée par la vie.
L’instinct de survie m’informe de ma nature éphémère, de la réalité de la mort qui peut me happer à tout instant et j’en tremble.
La mort me fait trop peur et alimente d’autres peurs inutiles qui me mettent face à la vulnérabilité de ma nature, à la fois vivante et mortelle. Mon égo n’arrive pas à l’admettre. Il est mis à rude épreuve lorsque l’énergie animale me domine. Cela me rend nerveux, agressif, avide de tout et impitoyable. Voilà ce qui freine l’accès à ma véritable nature humaine. Quant à l’instinct de protection et de procréation, ils attisent en moi l’énergie de vie et assurent ma subsistance quotidienne et celle de ma famille. Mais cet instinct de protection me rend parfois égoïste, avide, envieux, générant complexes et dépendances. Ce qui m’éloigne de la vallée de l’humanité où règnent la bienveillance et la générosité. C’est à cela que j’aspire.
C’est le processus créatif qui pérennise et glorifie son règne. Cette intégration permet d’apprivoiser mon animal pour en faire un précieux allié sur qui je peux compter à volonté.
A présent, j’avance dans la jungle du monde moderne avec la conscience de l’énergie brute insufflée par mon instinct de préservation. Je vois mon masque de sociabilité qui tend bienheureusement à tempérer en public cette énergie brute qui m’anime et qui alimente l’être archaïque en moi. J’intègre cette énergie et la transcende ici et maintenant en énergie créatrice au service du sorcier-guérisseur qui sommeille en moi. Voilà ma force. Voilà ma conscience à cette étape. L’animal-totem. Tous les membres de mon clan attendent sans vraiment le savoir que je prenne ma place en tant que tel.

L’artiste d’aujourd’hui est l’héritier du sorcier d’antan. Je ne savais pas, mais je sais à présent protéger et bénir ma tribu par les vertus de mon pouvoir de connexion avec les forces transmises par mon énergie minérale, végétale et animale. Je connais mon chaos. C’est lui qui recèle tous les mystères de l’humanité. J’ai appris à entrer et sortir à volonté dans mon chaos grâce aux outils variés mis à ma disposition par la vie.
J’ose désormais explorer en toute liberté et sans crainte mes abysses, et les bêtes féroces qui y logent, sont domptés car je les porte en conscience.
J’apporte la lumière nécessaire pour les percevoir et les accueillir en paix, aussi effrayantes soient-elles. Je vois dans mes créations les coups de crocs reçus et donnés. Je vois le prédateur et la proie en moi. Le chat et la souris.
Je vois comment j’agis lorsque je suis rassasié ou affamé. Et je sens la source de mes colères, violences, errances et frustrations. Je sens l’odeur de mon histoire minérale, végétale et animale et la force qui en découle. Je sens tout, sans pouvoir tout nommer. Je sens l’être sauvage qui fut jadis près à bondir de peur à la moindre caresse que je sais partager aujourd’hui avec tendresse. Je sens l’héritage. Mon père, ma mère, mes aïeux...
L’animal-roi est aujourd’hui près de moi, sans laisse, rassasié, apprivoisé, accueilli pleinement dans l’amour. Sa tête est posée paisiblement sur mes genoux au coin de la cheminée, ma main lui caresse le ventre. Il dort tranquillement, près à me servir…
3. Message de conscience
Cheminant au cœur de ma nature profonde, les sens en alerte, je reçois les signaux vibratoires d’un être primitif recroquevillé dans sa tanière. Je ne sais pas s’il est seul ou avec son clan. Il semble être aux aguets. C’est moi, en ces temps reculés où j’eus toutefois la chance de trouver un refuge pour m’abriter et me protéger contre la férocité de mes prédateurs.
La peur me pousse à lancer un grognement guttural qui résonne dans ma caverne, traverse les parois montagneuses de mon refuge et parvient dans ma réalité actuelle où, vêtu d’un jean et d’un sweet, assis dans le fauteuil de mon salon, je fais la gueule. Mes affaires temporelles, affectives et matérielles, ne florissent pas à souhait. Cela génère soucis et frustration.
Je n’arrive pas à trouver ma place dans cette société dont le rythme effréné de son évolution me dépasse complètement. Je me sens largué, à la limite frontalière de mon territoire, impossible de l’élargir et de trouver une issue salvatrice. Je suis face à un gouffre gigantesque et infranchissable qui s’ouvre à l’infini devant moi, je ne peux ni avancer ni reculer.
Une profonde angoisse existentielle compresse mon cerveau, plus rien ne parvient à se poser clairement. Le mental est en burn out, saturé par l’affluence massive de questions et de réponses qui se livrent à un combat sans merci, me rendant encore plus colérique. Cela noue mon corps et les multiples douleurs ressenties me laissent pressentir la fin de mon triste règne. Voilà pourquoi je fais la gueule. J’ai du mal à lâcher avec l’animal. Et à présent, des profondeurs de mes abysses, le spectre de la mort vient de surgir, ricanant. Menaçant. Est-ce la fin ?
A l’orée d’une mort qui se voudrait presque délivrance,un merle vient frapper violemment à la vitre de la fenêtre du salon et tombe sous le choc. Je me lève et me précipite dans le jardin pour le voir de près. Je le prends dans la main, je le hume, il est tout chaud, remuant légèrement la tête, l’air hagard. Je le lance aussitôt en l’air où il retrouve une aisance dans ses battements d’ailes avant de disparaître. Le ciel est gris. J’observe pourtant des nuances lumineuses derrière lesquelles le soleil semble être là, en attente. Je me retourne pour rentrer dans la maison. Au moment de refermer la porte, un spasme respiratoire me prend subitement. Je rejoins mon fauteuil, ferme les yeux et respire profondément.
Dans l’encombrement de mon cerveau, au même moment, une ultime prise de conscience jaillit et troue ma nébuleuse. Je sens ce qui freine mes élans de vie, m’empêchant d’accéder à la réalisation de mes hautes aspirations humaines. Je sens l’origine de mes peurs et la peur de mes peurs qui a amené mon mental à se forger une philosophie réactionnaire. Je respire de tout mon être, encore et encore. Ma mémoire cellulaire m’envoie un puissant écho vibratoire issu de la nuit des temps. Défilent alors la genèse de mon histoire à travers les règnes précédents. Puis résonnent les bruits et cris des orages et animaux qui ont évolué dans ce règne. Une peur atavique, clairement identifiée, me transperce là-bas et m’éveille ici à la conscience élargie de mon héritage et la nécessité d’accueillir une nouvelle conscience, plus humaine. Ancré dans ma réalité, je laisse l’énergie de vie me féconder. Dans l’accueil de mes données.
Le moment est venu de prendre une nouvelle inspiration et d’expirer bruyamment pour sortir de ma grotte, la lance dans une main et le bouclier dans l’autre. Me voilà parti en vaillant traqueur-traqué chercher et trouver ma nourriture terrestre. J’avance avec foi, sans me retourner, laissant derrière moi les traces de mon passé que je grave partout sur mon passage.
J’aime l’histoire sous tous ses angles ainsi que les légendes. La géographie aussi. J’avance avec ma besace suspendu à l’extrémité d’un bâton posé sur mon épaule droite, conscient que les peurs me renvoient le spectre de la mort, mirage qui duplique mon ombre et me fait croire qu’elle se trouve devant moi.
J’avance à travers la jungle de ce monde moderne en guerrier confiant. Je sais qu’il n’y a en vérité aucune guerre extérieure à mener. Ni même à l’intérieur. La terre est assez vaste pour me nourrir et nourrir tous ses habitants, les petits et les grands, les gentils et les méchants… Cette seule conscience me libère de la proie et du prédateur hérités du règne animal. Et d’accéder enfin à ma véritable nature humaine.
Cette étape est celle du règne de l’humain qui invite à l’accueil de ma véritable nature humaine, celle qui me distingue de l’animal par la conscience d’être vivant et libre. D’être précisément doté du pouvoir de la conscience. Conscient de tout. Et responsable de mes actes et de leur répercussion sur le monde environnant. Pour ce faire, je me remets incessamment en question.
C'est l'étape où je lis toutes sortes de livres qui ont trait à l’humain et à son développement.Les livres spirituels aussi, parce que j’y vois un idéal qui me hisse vers le haut. J’ai besoin d’un idéal. D’une espérance élevée. Pour l’heure, j’accorde une grande importance au pouvoir des mots. D’ailleurs, le pouvoir majeur de cette étape réside dans la pleine conscience de la force du mental qui carbure en permanence. Sans nul repit. Ni en état de veille ou de sommeil ni même en état de méditation où il ralentit simplement.
Ainsi l’étape humaine se caractérise par la force du langage. Langage du mental, que ce soit par les mots, les signes ou les symboles. Les mots, en l’occurrence, permettent d’établir une communication raffinée avec moi-même et partant, avec mes semblables. Je connais la puissance des mots et l’écho qu’ils peuvent éveiller. Je sais que les mots détiennent un pouvoir de vie et de mort. Ils peuvent guérir ou au contraire engendrer la maladie et appeler la mort.
Beau est le voyage du pèlerin qui connait le pouvoir de vie et de mort des mots. Qui le manie dans l’amour et la paix et fait renaître l’espoir dans le cœur de ceux qui se sont égarés. J’y arrive… lentement. Après bien des périples. Pour l’heure, la vallée du règne humain s’ouvre devant moi avec une conscience élargie de sa splendeur. J’ai traversé bien des épreuves et j’apprends aujourd’hui à les élever au rang de l’expérience. J’apprends à prendre soin de moi et d’autrui avec bienveillance, ce qui n’est pas facile au quotidien.
Les résidus de peurs commencent à se décoller des parois de ma grotte. Je les observe en essayant de ne pas me juger, de juger le moins possible les gens autour de moi. J’observe les peurs de ce monde et j’apprends aussi à ne pas juger l’humanité. A être aimant. Sincère. Lucide. J’apprends à aller vers moi et les autres avec tendresse et respect, conscient des préjugés et des peurs auxquelles ils renvoient.
Ainsi j’apprends à approcher l’autre avec davantage de délicatesse. A conscientiser ce qui m’arrive et à respirer au juste moment, de tout mon être. A intégrer les leçons de vie et ne plus avoir à les débattre. A ne plus devoir me battre pour prendre ma place au cœur de la vie. A accueillir les données de ma réalité telles qu’elles sont, sans discussion. A composer mon unique tableau de vie, peaufiné au gré des expériences nouvelles qui viennent le compléter.

< 4. Le pouvoir créateur du règne humain
La pleine conscience
Me voici donc à la quatrième étape de ce voyage initiatique.
J’y entre avec encore quelques appréhension. Restant toutefois vigilant : je vois les peurs héritées de l’animal et je sais les situations dangereuses où elles m’ont entraîné. Aujourd’hui, mon animal est un allié dompté que je tiens toujours en laisse. La laisse est toujours nécessaire. Une sécurité encore nécessaire.
L’adéquation avec le règne de l’humain implique ainsi la conscience que mon pouvoir de guérison passe par un processus de développement lié à la reconnaissance du langage de l’amour en tant qu’énergie créatrice à même d’apporter la paix : observation permanente de mes peurs, accueil de mes données de vie et ouverture sur l’humanité. Dans la tolérance et le partage. C’est en quelque sorte l’étape du développement personnel, non celui qui consiste à me rendre performant mais celui qui me permet d’avancer et de concourir en conscience à la croissance de l’humain que je suis, et partant, de l’humanité.
L’étape de l’humain m’ouvre à la liberté assumée d’être vivant dans un monde extraordinaire où j’évolue autant que faire ce peut à la lumière de l’amour et la paix.
J’accueille et exprime mes émotions librement, respectueusement, affectueusement, sans prosélytisme ni animosité. J’ai le recul sur moi et sait revenir rapidement vers l’autre, dans les secondes qui suivent, guidé par l’idéal d’amour et de paix. Je sais aussi être sincèrement présent à l’autre. Les mots justes se posent avec douceur ou fermeté. Je sais me protéger. Je sais que la protection n’est une armure blindée qui alourdirait mes pas. La protection réside dans la confiance en moi, en mon énergie créatrice.
Lorsque des émotions issues du règne animal génèrent une souffrance en moi ou autour de moi, je les laisse me traverser et cesse d'agir. Je ne dois rien faire d'autre qu'attendre.
Mandala de stagiaire
Je vois ma susceptibilité et celle des autres. Je vois nos frustrations. Je sais que l’autre est un reflet de moi, qu’il est aussi sensible et aussi important que moi. Qu’il est ainsi sacré. Mais cette dimension sacrée, je ne la vivrai pleinement qu’à l’étape divine. A ce stade, je parle plutôt de respect, d’entraide et de bienveillance. Et d’apporter autant que faire ce peut mes soins à autrui. Et de faire appel à l’artiste-guérisseur qui sommeille en moi. Tout ce qui a trait à la guérison m’interpelle. Celle de l’individu et du monde.
Je sais qu’en concourant à la guérison du monde je concours à la mienne.
Je connais la lois du don et du recevoir. La guérison se met en place d’elle-même au moindre premier pas que je fais vers mon humanité. D’ailleurs tout se déroule sans avoir véritablement d’effort à fournir si ce n’est celui d’être vigilant sur la manière subtile dont le mécanisme des peurs se met en place et freine mon éclosion naturelle. Et de respirer profondément. J’ai appris à respirer avec tout ce que je suis.
Je sais que le miracle arrive au moment juste et que ce moment ne correspond pas toujours avec le mien. J’aspire à l’adéquation synchronisée entre ma volonté et celle de la vie mais elle viendra plus tard…
4. Message de conscience
Tout comme toi, j’observe l’humanité. J’observe nos comportements et ce que nous faisons de la puissante énergie créatrice léguée par le mystère de la création. Je vois la peur, la violence, la haine et la guerre et l’animal-humain avide de matière et de pouvoir. Je vois aussi l’amour, l’entraide et la bienveillance et des êtres humains, pleinement humains, qui œuvrent dans la paix.
Je vois et j’apprends à devenir pleinement humain. A accueillir la réalité telle qu’elle est, sans préjuger, sans avoir honte d’être humain dans un monde où je me vois souvent contraint d’utiliser mon intelligence humaine au service de mon animalité. Pour devenir un guerrier matérialiste aux aguets, rusé et performant, dévitalisé de ma substance spirituelle. Cela m’inquiète car lorsque je n’entre pas dans cette démarche, je suis d’abord persécuté et marginalisé avant d’être impitoyablement exclu pour ne pas dire proscrit. Je vois la société des humains telle qu’elle est.
La clairvoyance est de mise à ce stade. Ainsi que la préservation de ma dignité humaine. Ne pas m’excuser d’être un acteur éclairé de la réalité. Ne pas m’excuser de vivre avant de mourir. Je suis là, à ma place. Dans la scène du monde où je vois l’accomplissement inexorable de l’humanité, mue par une volonté supérieure qui nous dépasse certainement. Et vive le dépassement !
Il m’a fallu du temps pour comprendre qu’il n’y a rien d’autre à faire et à comprendre que ce qui est donné à faire et à comprendre sur mon chemin. C'est-à-dire : observer, respirer et accueillir les données de ma réalité aussi complexes soient-elles. A commencer par celles de mon héritage familial puisque j’ai naturellement grandi à la lumière de modèles nécessaires à l’élaboration de ma personnalité : Parents, tuteurs, amis, stars… Ce qui a généré un programme de base à partir duquel je prends mes repères pour cheminer dans ma vie. Considérés comme bons ou mauvais, ils n’en restent pas moins des repères. Indiscutables parce que la vie ne saurait revenir en arrière. Toute plainte s’avère vaine. Je connais le poids de mon héritage dans ma vie quotidienne. Je sais combien il est difficile de m’en délester pour accueillir les nouveaux paradigmes transmis par la mémoire collective.
Mes pas sont encore lourds et hésitants mais j’avance avec une foi qui s’affirme progressivement. A la clarté d’une vigilance constante. Ce travail d’observation, de respiration et d’accueil de mes données est désormais mon credo. Je ménage et conduis fermement mon égo qui cherche désespérément à exploiter l’héritage de mon animalité pour prendre le contrôle et alimenter l’orgueil et tous les vices qui lui sont liés.
Je sais que ne suis pas à l’abri d’une ruade inattendue de cette nécessaire monture qui m’égale parfois en intelligence. Voilà pourquoi la vigilance est le bâton qui m’accompagne dans la traversée de cette étape. Dans mes périodes de fragilité, je n’hésite pas à consulter des dresseurs d’égo professionnels pour renforcer ma foi en l’étoile de l’espérance humaine qui brille dans mon cœur et rayonne d’amour et de joie.
J’apprends à exprimer ma désapprobation et ma colère dans le respect. Sans me sentir systématiquement menacé. Sans réagir avec violence et démesure. Sans avoir besoin d’agresser, de fuir ou d’être paralysé de frayeur. Sans être de mauvaise foi et faire preuve d’intolérance. Je respire profondément, avec discrétion, et offre si possible une écoute sincère à l’autre. Je ne cherche plus à convaincre à tout prix, comme je pouvais le faire à l’étape animale, mais plutôt à partager. Je commence à grandir en humanité.
Je me remets rapidement en question et vois clairement l’endroit qui freine mon avancement. J’observe ma culpabilité sans me sentir condamné. J’observe ma frustration sans me croire abandonné ou rejeté.
Je me vois tel que je suis vraiment et mon regard est désormais bienveillant. Une petite tape sur mon épaule intérieur : allons, tout va roule… Et ceci parce que je crois en un idéal du genre humain qui me hisse vers le haut. Je vais vers les autres, crée des liens sincères dans le respect et la dignité. Une main toujours tendue, prête à servir.
J’ai pris conscience que l’amour est l’unique source de guérison sur terre. Qu’il n’est ni menaçant ni offensif. L’amour est la source créatrice de vie. Intarissable. Elle naît du mystère de la création. L’amour circule dans le cœur des êtres humains sans nulle distinction. Je dois apprendre à l’accueillir en paix et cesser de vouloir contenir l’amour dans un vase.
L’amour ne contient pas et ne saurait être contenu.Il se donne à moi quand je cesse de vouloir le protéger car cette volonté procède d’une volonté de possession. Or l’amour ne possède pas et ne saurait être possédé.(K.Gibran). Il est libre comme l’air que je respire à chaque instant. Je respire encore et encore de toute mon âme cette ultime vérité. je laisse désormais l’amour me pénétrer par tous les sens, soumis à sa suprématie. Je vois s’élargir autour de moi mon jardin intime, devenant si vaste qu’il embrasse le monde entier.
Je comprends alors que la guérison totale de mon passé se trouve dans l’accueil inconditionnel de l’amour de l’humanité. Tel semble être le secret du véritable bonheur d’être un humain qui vit pleinement son humanité.

5. Le pouvoir créateur du règne divin
Les élus
Rares sont les élus qui parviennent à franchir l’étape ultime de la réalisation humaine et accéder ainsi à celle du divin.
C’est la vallée du mystère de la création qu’aucun mot ne saurait restituer la splendeur. Cette étape se caractérise par un état émotionnel proche de l’extase amoureuse où il n’y a plus de dualité.
En vérité, tout un chacun porte en lui l’appel de l’union, et le ressent au plus profond de lui-même comme l’état originel.
Tout un chacun en a déjà fait l’expérience. Bébé, certes, et dans toute relation amoureuse avec une autre personne. C’est l’appel de l’union dans un moi commun. Toi et moi ne faisons plus qu’un. Le grand Moi. Dieu où le mystère de la création si tu préfères. C’est avec lui que se fait l’union dans cette étape.
L’étape du divin est celle de l’amoureux. Non pas celui qui est à la croisée des chemins comme dans le Tarot de Marseille. C’est l’amoureux libéré de la dualité. Libéré de toute attente. Amoureux dans l’unicité de l’amour. Amoureux de l’amour.
Cet état se manifeste lorsque je suis détaché de l’emprise temporelle et qu’il y a une totale adéquation avec mon moi spirituel. Je ne fais plus qu’un avec moi-même. Il n’y a ni décalage, ni angoisse de séparation, ni attachement, ni chemin, ni repère, ni début ni fin.
Je suis arrivé en quelque sorte au terme de mon parcours initiatique et je trône. En union avec Moi. Evidemment, cet état de félicité est difficile à maintenir en permanence en raison des contingences de la vie quotidienne.
L’artiste pèlerin qui entre dans cette vallée n’a rien à envier au saint ou au berger.
Ici, il n’y a pas d’envie et en même temps il n’y a que ça : l’envie se libère de la peur et de tout sentiment de frustration qui en découle : avidité, souci, etc… L’envie est un élan créatif au service de mon moi, désormais libéré du temps. L’envie est ici synonyme de jouissance. D’un orgasme permanent. Je jouis d’être moi. Dans un bonheur puéril. Bonheur d’incarner le « Je » dans une présence sans nom, sans définition, sans rien qui puisse altérer sa réalité.
Cette ultime étape où j’expérimente le divin, c'est-à-dire l’adéquation avec mon être créateur, se déroule dans un présent lumineux où tout est parfait, synchroné, à la juste place
La liberté est dans l'accueil de tout ce qui est
Je suis dans un état de glorification innommable, voilé à mes semblables qui désormais ne voient de moi qu’une apparence quelconque, appelée personnalité. Une personnalité façonnée par mon histoire temporelle qui me rend bien humain. Sans distinction particulière. Et c’est tant mieux. La paix est dans les parages. Je vis comme tout un chacun et chacun est moi.
Je vis pleinement mon incarnation d’humain. Dans l’accueil de la réalité de mon parcours à travers les règnes précédents. Sans me soucier de vie ou de la mort. Je vois clairement la vie et la mort. La mort ne saurait être une fin puisqu’en vérité il n’y a ni début ni fin. La mort est une porte qui ouvre sur l’univers infini du mystère de la création dont la manifestation temporelle procède d’une volonté qui lui est propre.
L’apprentissage passe par les cinq étapes initiatiques liées aux règnes qui jalonnent mon existence terrestre.
Ma réalité s’accomplit d’elle-même dans une volonté créatrice dont je suis désormais le maître. Ici, le ciel et la terre se confondent sans se confondre. L’ombre et la lumière ne font qu’un. D’ailleurs tout est un. Fondu. Sans frontière.
Ici, il n’y a pas de miroir où je puisse me voir ou voir les autres. Les yeux sont là pour voir uniquement la beauté du cœur de tout un chacun, sans l’once d’un quelconque jugement. Ici, je n’ai que faire de la raison.
Ici, il n’y a pas de réflexion aliénante, pas de décision risquée, pas d’anticipation inutile. Ici, toute action juste se réalise d’elle-même. Et quand elle ne se réalise pas, une grande joie s’installe et le mot magique se prononce sans se prononcer : El hamdoullah ! (gratitude).
Mandala de stagiaire
Ici, il n’y a aucune interférence, aucun espace entre ceci et cela où les peurs puissent s’immiscer.
Ici, les peurs ne sauraient trouver de place, pas même dans les toilettes ! Ici, la connexion est instantanée. Je cueille et savoure mes désirs à volonté, en toute liberté, sans crainte ou culpabilité.
Ainsi, le cinquième pouvoir créateur puise sa puissance dans la matrice cosmique du mystère de la création.
Le pèlerin se laisse aspirer, abandonnant son bâton et sa besace. Le secret de la vie se dévoile dans l’intimité de l’acte d’amour entre l’esprit et la matière.
La conscience atteint l’orgasme et s’anéantit dans sa propre jouissance, laissant apparaître une brèche dans la matrice cosmique : Bienvenue, ô, moi l’artiste-pèlerin, bienvenue, me dis-je, dans le royaume de l’adéquation. Je suis l'artiste qui éclaire le monde, je suis le présent accompli qui se libère du temps, je suis l'humain qui crée sa vie, je suis la vie.
Me voici donc arrivé au terme de mon parcours initiatique.
Ma nature spirituelle se déploie dans toute sa splendeur et me révèle le cinquième pouvoir dans le silence de ma réalité profonde. Ma vie s’assume dans une conscience libérée de son propre poids. Je crée ma vie dans l’amour inconditionnel de moi, toi et l’univers. Sans conflit. Sans dualité. Je suis moi, uni à vie. Mon histoire est désormais une légende fabuleuse.
Les synchronicités se mettent en place. Je vois et crée en toute liberté. La vie est ce que mes pensées en font. J’œuvre avec les données de ma réalité et compose mon unique tableau de vie dans l’amour et la joie d’être un artiste accompli : Il n’y a pas d’autre réalité que ma réalité créatrice, je suis son héritier privilégié, jouissant de son énergie à volonté.
5. Message de conscience
La vie est là où je suis, autour de moi et en moi. C’est une fidèle alliée qui me guide et m’ouvre la voie de l’harmonie à la lumière de ma volonté. Je la respire comme elle me respire et m’inspire le bonheur d’être là, dans l’accueil de tout ce qui est. Dans le présent universel des forces agissantes d’évolution et la soumission inconditionnelle à la volonté du mystère de la création dont je suis le secret. Il n’y a pas d’autre moi que moi. Il n’y a pas d’autre vie que la vie. Il n’y a pas d’autre réalité créatrice que la mienne. Voilà l’état dans lequel je m’épanouis en toute liberté lorsque je suis dans la vallée du divin.
Je suis libéré de toute spéculation. Libéré de la quête. Et voilà tout. J’aime la vie. La vie m’aime. Nous sommes unis. Unis à vie. Dans l’amour. Elle est moi et je suis elle. Dans un partage sans limite. Sans calcul. Sans décalage. En adéquation. Dans une union parfaite. En adoration. Libéré de la dualité. Le mental et l’égo sont des esclaves heureux au service de mon rayonnement.
Je suis dans un mouvement ascensionnel qui glorifie ma réalité créatrice. Le « je » ne m’appartient plus vraiment. Pas plus qu’il n’appartient à la vie. Il existe sans notion d’appartenance. Sans le verbe être et encore moins le verbe avoir. Sans auxiliaire. Dans le silence de l’essence même de l’être
Entre la naissance et la mort, le mystère de la création génère en nous cet état de grâce sans distinction aucune : Nouveau né, enfant, adolescent, adulte, vieillard, tout un chacun connaît cet état de grâce appelé communément « bonheur ». J’aspire à ce bonheur précisément parce que je le connais. Sans quoi je ne le chercherai pas.
Le chercheur d’or sait reconnaître cette matière précieuse parce qu’il l’a déjà vu. Sans quoi sa quête n’aurait pas de sens.
A l’étape du divin, je suis soumis aux forces intérieures et extérieures qui me lient à moi-même. Et quand je me lie à moi-même, je me lie aux autres et à l’univers. Mon accomplissement se fait dans le silence nourrissant de la foi qui étale à satiété tout ce dont j’ai besoin pour m’accomplir : J’accueille le sein de la terre-mère qui nourrit mon esprit et mon corps. Je la tête en toute liberté. Elle est là pour moi et je suis là pour elle, à l’unisson de notre accomplissement commun, soumis aux forces cosmiques qui nous gouvernent. Je suis en adéquation avec le corps et l’esprit, complètement guéri de mes peurs devenues des alliées.
Je suis dans la pleine conscience qu’il n’existe pas d’autre réalité que ma réalité et je lui accorde toute mon attention. Je sais que tout et rien n’a d’importance. Je suis à l’écoute du langage de la vie dans toute sa dimension, temporelle et spirituelle. J’œuvre avec les données de ma réalité et compose mon juste tableau de vie. Je sais que tout ce qui m’arrive est le fruit de ma pensée.
Je suis créateur de ma vie. Ma méditation est un état d’être permanent, une connexion ininterrompue avec l’énergie de l’amour et de la création que je partage librement à travers des actions solidaires totalement désintéressées. La vie est une fête que je danse en toute liberté. Je ne ressens plus de décalage ou de tiraillement.
Je sais que le mensonge et la vérité se dressent ensemble vers le ciel, libérés de l’illusion de la dualité. Il n’y a plus vraiment de confusion, de vanité ou d’addiction. Ils sont là sans être là. Cela se caractérise par un accueil de tout ce qui m’arrive comme étant parfaitement juste. Mes états émotionnels sont à l’avenant des saisons. Je les vis sans retenue. Joie, tristesse, colère…
Tout est à sa place. Tout se vit sans effort. Je m’épanouis en toute liberté, sans nul autre but que celui de laisser faire la nature au gré de mes inspirations, dans un accueil inconditionnel. Je compose à la lumière de mes données et celles de mon entourage, sans « prise de tête ». Je vois, capte, tantôt fou tantôt sage, pleinement incarné, en adéquation avec les saisons extérieures et intérieures. Je me nourris avec délectation quand la table est servie et jeûne avec plaisir quand elle ne l’est pas.
Je vis à la lumière de l’amour, me faisant des accolades, n’hésitant pas à en faire et j’invite volontiers ma famille élargie à la rencontre créative, clamant haut et fort : Fête l’amour !
Sur un plan spirituel, le mental et l’égo s’évaporent en petits nuages pour disparaitre aussitôt au contact de la lumière du mystère de la création. Toute spéculation est vaine. Il n’y a rien à comprendre qui ne soit compris. Aucun verbe ne subsiste en mémoire du temps. Seule Ma présence, la majuscule renvoie à l’union avec le divin, libérée de toute forme de discussion, est manifeste : « Je », et voilà tout. Et voilà rien.
Il y a rien du tout et tout et rien à la fois. Le tout et rien s’unissent et abolissent leur propre importance. Ici, il n’y a ni passé ni futur ni présent, ni rien qui rappelle l’existence du temps et puisse faire ombrage au Je. Ici, il n’y a pas de dualité. Pas de gravité. Pas de poids. Pas de comparaison. Ici, c’est le paradis…
Chacune des cinq grandes étapes recèle ainsi un pouvoir qui comporte cinq niveaux de conscience associés aux règnes. L’accès à chaque pouvoir passe par la conscience du souffle créateur dont les temps d’inspiration et d’expiration ne peuvent être séparés. Ils permettent de donner un rythme à l’expression des émotions durant la réalisation de son oeuvre. L’inspiration comme l’expiration ne sauraient être opposées car elles sont complémentaires.
Toutes les émotions font parties de notre réalité humaine. Chaque émotion se transcende dans la conscience de sa réalité extérieure et intérieure. Ombre et lumière. Non dans la dualité mais dans l’accueil de sa pleine vérité.
Ainsi je puise ma force dans la conscience de ma faiblesse. Ma patience dans celle de mon impatience. Ma générosité dans celle de mon égoïsme et ainsi de suite. Si par exemple je ne vois pas ou nie cette part d’égoïsme en moi, ma générosité n’est pas sincère. Ma générosité s’exprime à la lumière de mon égoïsme (potentiel ou avéré).

Approche technique La créativité Approche pédagogique